L’Hôpital st Anne situé à Paris dans le 14° arrondissement est un laboratoire de santé mentale. Dès sa création, le centre hospitalier, innove et participe au progrès de la médecine.
Parallèlement IL est aussi laboratoire d’architecture et d’urbanisme. De l’héritage de l’architecte, Charles Auguste Questel, en 1868, héritage encore présent et préservé, au nouveau projet Neuroscience, nous voyons, au travers de l’architecture, se dessiner une nouvelle vision de l’hôpital de demain.
Au départ, notre question est simple, implanter un équipement de santé à l’angle de deux rues, en liaison avec un bâtiment existant, (le bâtiment Raymond Garcin, bâtiment atypique), avec l’ambition de faire la liaison entre psychiatrie et neurosciences.
Très vite, nous élargissons notre réflexion à l’ensemble des 7 ha du site, dont la moitié est aménagée en espace verts. Confrontés, d’un côté à la présence du carré historique, avec son mur d’enceinte et ses jardins, de l’autre, à la rue d’Alesia, rue de faubourg caractéristique du 14° art
Dès lors, la composition d’ensemble du plan va de soi :
Sur la rue d’Alésia, nous substituons à l’ancien mur d’enceinte (encore existant sur la rue de la Sante) une façade urbaine. Elle présente une grande surface lisse, homogène, régulièrement percée de grandes fenêtres, identiques de 2m20 par 2m20 permettant une grande évolutivité intérieure. Ce motif répété jusqu’au sol, crée une vibration perceptible dans le rythme des fenêtres, à l’image des rues de faubourgs traditionnels
Sur l’autre versant du site, nous implantons la façade à distance mur d’enceinte du carré historique. Nous pouvons ainsi restituer l’écrin vert de jardins qui le bordent de façon continue sur presque toute la périphérie du site. La façade s’ouvre alors, par une large galerie, traduction contemporaine des galeries du plan d’origine, sur ce jardin intérieur arboré, aménagé en gradins, destiné au repos et à l’agrément des patients.
En misant sur la nécessaire évolution du bâtiment Raymond Garcin, nous projetons prolonger ce jardin jusqu’à l’allée principale du site.
A l’endroit du lien symbolique entre neurosciences et psychiatrie, entre rue et jardin intérieur, nous dessinons un parvis d’entrée, porte ouverte sur la perspective de ce patrimoine longtemps caché et mystérieux.
Tirant exemple de l’architecture utilitaire du milieu du XXe, notre credo c’est une volumétrie pure sans artifice, Elle se décline avec un vocabulaire réduit d’éléments répétitifs, une architecture créant un sentiment d’unité et d’accomplissement. Une matérialité affirmée, la brique artisanale moulée main, de couleur calcaire, faisant le lien avec son environnement bâti, entre faubourg parisien et site historique.
Alors que le rationalisme haussmannien intégrait dans son organisation fonctionnelle, un nombre restreint de données et cherchait à les simplifier pour bien les ranger, (Questel préconise un bâtiment spécialisé par fonction), aujourd’hui l’outil numérique nous permet au contraire combiner un très grand nombre de données.
Ainsi l’organisation fonctionnelle du pôle neuroscience répond à une nouvelle complexité des programmes hospitaliers. Il s’organise en plateaux libres polyvalents superposés, évolutifs, aménageables en différents territoires autour des circuits patients et une gestion optimisée des flux. Ils regroupent ainsi des lieux personnalisés parfaitement adaptés aux exigences des usagers.
Le projet neuroscience dessine ainsi le futur de l’aménagement du site. Des satellites, pôles hospitalo-universitaires, connectées entre eux, perméables à la ville, implantés dans un cadre historique autour d’un ilot de fraicheur, il préfigure « l’écoquartier hospitalier de demain ».